Qu’est-ce que la fréquence d’images ?
La fréquence d’image, mesurée en images par seconde (IPS), définit le nombre d’images individuelles affichées chaque seconde dans une séquence vidéo. Plus la fréquence d’image est élevée, plus la vidéo est fluide et détaillée. La norme courante est de 24 IPS pour les films au cinéma et de 25 IPS pour la télévision. D’autres fréquences telles que 30, 60, ou même 120 IPS (pour les ralentis) existent. Dans cette article, je vous explique quelle fréquence d’images utiliser pour filmer vos séquences.
Pour ceux qui préfèrent se laisser guider par une vidéo à la place de lire mon article, Je vous conseille de regarder directement ma vidéo, il suffit de cliquer sur l’image. Et pour les autres, elle vous sera aussi très utile puisque je vous montre comment paramétrer vos caméras et réaliser des ralentis.
La fréquence d’images standard
La fréquence pour tourner vos vidéos se fera à 25 IPS avec l’obturateur réglé sur 1/50, le mode standard européen en Système PAL. Que ce soit pour des scènes dialoguées, des travellings lents, des plans fixes, vous enregistrez vos prises de vue à cette fréquence. Vous n’aurez alors aucun problème de compatibilité avec les moyens de diffusions: ordinateur, télé ou encore Youtube. Elle est LA fréquence à utiliser pour la plupart des situations: interviews, reportages, films institutionnels, etc..
Les séquences demandant plus de fluidité
Pour certaines prises de vue, tourner à la fréquence standard risque de provoquer des images avec un effet de saccade. Les mouvements de caméra plus rapides, les sportifs en action, courses de voitures vont demander une plus grande fluidité. Elle s’obtiendra en changeant la fréquence d’images de 25 i/s pour une plus haute. Dans ce cas, il vous faudra passer plutôt pour le 50 i/s soit l’obturateur réglé à 1/100. De même, si vous souhaitez filmer des paysages en panoramique : cela vous évitera d’obtenir un travelling saccadé. Cette fréquence d’image influence également l’aspect émotionnel d’une vidéo. Son taux élevé peut rendre les scènes plus réalistes et captivantes, renforçant l’immersion du spectateur.
Avec cette fréquence, vous pourrez également produire des ralentis plus homogènes dans la succession des images par rapport au 25 i/s (deux fois moins d’images)
Vous pouvez également basculer sur le système NTSC ( norme américaine) pour bénéficier d’une fréquence avec 30 i/s ou encore 60 i/s pour obtenir plus de fluidité.
Les ralentis
Vous désirez donner un impact plus marquant à votre scène en intégrant un ralenti. Pour cela, vous basculerez vers une fréquence plus rapide en terme d’images par seconde. Par contre, des concessions vous seront imposées puisque, au-delà de 60 i/s, il vous faudra sélectionner une qualité d’enregistrement passant de la 4K native à la haute définition. L’astuce consistera à changer l’échelle de la séquence sur votre montage, mais en perdant de la définition.
Avec la technologie actuelle, les ralentis atteignent des vitesses très lentes jusqu’à 240i/s pour des caméras dont le budget dépasse les 4000€. Sur des moyennes gammes, nous pouvons créer des vidéos jusqu’à 7,2 x moins rapides que la cadence choisie au départ. Sur le lumix S5 MarkII, il est possible d’effectuer des ralentis à 180 i/s avec une qualité d’enregistrement full HD à cadence de 25 i/s de départ, donc 7,2 x plus lent. Si la cadence est fixée à 50 i/s, l’effet n’est plus marqué que de 3,6 x plus lente. Pour enregistrer de telles séquences, vous filmerez automatiquement avec le focus manuel. Vous devrez effectuer vous-même la mise au point sans l’aide de l’autofocus. Par contre, jusqu’à 120 i/s, il fonctionne sans passer par la case manuelle.

Le piège à éviter !
Votre priorité avant de tourner sera de penser à la constance de cadence de vos rushs. Autrement dit, vous devez absolument tourner toutes vos séquences en restant dans les mêmes standards sous peine de créer des saccades ou des images esthétiquement peu regardables, lors du montage. Ne jamais commencer à filmer en 25 i/s et ensuite passer à 30 i/s pour une autre séquence. Restez cohérent en utilisant toujours la même fréquence. Si vous décidez que votre métrage comportera des ralentis, utilisez des multiples correspondant à l’une et l’autre fréquence : 25 i/s avec le 50i/s en PAL ou encore le 30 i/s et le 60 i/s en NTSC.
Vous veillerez également à utiliser des caméras qui ont la capacités de filmer à la même fréquence. Les Gopros filment, en sortie d’usine à 30 i/s ainsi que les drones. Si vous tournez avec l’un ou l’autre combiné avec une caméra , pensez bien à la paramétrer à 30 i/s ou mettre les deux appareils sur 24 i/s. La Go pro ou le drone ne sont pas capables de filmer en 25 i/s ! Si vous ne le faîtes pas, vous aurez un décalage de synchronisation sur votre timeline de montage puisque il y aura une piste vidéo à 30 i/s et une autre à 25 i/s.
Il est possible de modifier la fréquence du fichier de vos images Gopro/ drone durant la postproduction si vous avez des plans qui n’ont pas besoin d’être synchronisés à d’autres, évitant des images avec un effet cascade, une fois exportées.
Les réglages sur votre appareil.
Les réglages de fréquence d’images dépend directement des différentes possibilités d’enregistrement de votre caméra. Vous ne pourrez pas forcément utiliser toutes les fréquences vues. Cela dépendra si vous possédez une caméra haute gamme. Le mode d’emploi de votre caméra reprend toutes les possibilités que vous pourrez configurer, à vous de choisir selon la séquence à filmer. Sachez que pour filmer avec une fréquence standard européenne soit 25 i/s, vous choisirez le système PAL. Pour tourner avec une fluidité plus marquée, vous basculerez vers le 50i/s toujours en PAL ou vous utiliserez le système NTSC sur une fréquence de 30 i/s ou 60i/s .
La fréquence d’image se règle par le biais de l’obturateur de la caméra. Sur les appareils hybrides ou reflex, il se règle avec une molette spécialement dédiée. Il existe également des objectifs munis d’une troisième bague pour régler directement la vitesse d’obturation, sans passer par le boîtier.
Petite remarque pour le stockage
Même si les fréquences plus élevées offrent des avantages visuels, elles peuvent également entraîner une grande puissance de traitement et de lourds stockages. Les caméras et équipements de montage doivent être capables de gérer ces charges de travail accrues. Il en est de même pour les ralentis qui demandent d’enregistrer plus d’images et donc plus de mémoire. Les cartes mémoires à haut débit (200 à 300 MB/s) et à grand stockages (128 à 256 GB) couplées à un ordinateur très performant vous permettront de travailler aisément.

J’espère qu’avec cet article et ma vidéo, je vous ai aidé à comprendre et à paramétrer votre caméra selon le choix de votre cadence et de créateur d’image. Si vous avez l’une au l’autre question ou l’un ou l’autre commentaire à rédiger, je vous invite à m’en faire part pour que je puisse améliorer mon blog.
Je vous invite à lire mon article https://comprendreetmaitriserlavideo.com/la-vitesse-dobturation/ pour comprendre d’où viennent les normes de fréquences.